"Je veux, si je suis élu président de la république, que d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid. Parce que le droit à l'hébergement, je vais vous le dire, c'est une obligation humaine. Mes chers amis, comprenez-le bien : si on n'est plus choqués quand quelqu'un n'a pas de toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société où vous voulez que vos enfants vivent en paix qui s'en trouvera remis en cause." Nicolas Sarkozy
La rencontre.
Il était là, couché, son chien collé à lui
Il se pelotonnait pour affronter la nuit
Recouvert des haillons d'un duvet sans couleur
Nous regardant passer de ses yeux sans lueur
Peut-être avait-il froid, peut-être avait-il faim,
Peut-être attendait-il un bien meilleur demain.
Quand on s'est arrêtés son regard a changé,
On a eu l'impression qu'on l'avait dérangé
Le chien m'a regardé sans faire un mouvement
Habitué qu'il est à vivre librement.
Mon sandwich à la main, quand je me suis penché,
Son maître m'a souri et lui s'est pourléché.
J'ai tendu une boîte d'un aliment pour chien
Là, l'homme s'est assis, il m'a dit "ça c'est bien"
Puis m'a remercié d'un accent guttural
Et a ouvert la boite devant son animal.
Comme deux affamés, chacun sur sa pitance
S'est jeté goulûment comme on saisit la chance
Les yeux écarquillés, n'ayant soudain plus froid,
L'un remuait la queue, l'autre agitait les bras.
Nous avons engagé une conversation,
L'homme nous étonna par son érudition,
Il avait succombé aux malheurs de la vie
Il était dans la rue, mais sans aucune envie.
Valse d'un errant (Gérard Gorsse)
RépondreSupprimerV'la déjà que tombe la nuit
J'ai pas becté depuis c'midi
Raté la soupe populair'
J'ai pas trouvé j'ai pas su fair'
Mes pieds traînent sur le trottoir
Me port'nt plus loin un peu plus tard
A espérer un lendemain
Fait de chaleur et puis de pain
Mais v'la déjà que sonn' minuit
Dans des cartons je fais mon lit
Mais v'la déjà que sonn' minuit
dans des cartons j'commenc' ma nuit
L'aube blafard' pointe son nez
J'peux mêm' pas dir'r que j'ai rêvé
J'ai l'estomac dans les talons
Il fait pas chaud j'ai pas un rond
Je pouss' plus loin vers le marché
Des fois qu'y aurait de quoi manger
Y sont tous là mes compagnons
A guetter le moindre trognon
Avec des yeux de désespoir
A quémander à tout hasard
Avec des yeux de désespoir
A quémander sans crier gar'
Un peu plus tard voila la pluie
Qui me trempe tous mes habits
Je trouv' refug' dans le métro
Où que s'abrit'nt tous mes potos
"A votr' bon coeur mesdam's messieurs"
Clament en choeur les miséreux
Au bout d'un' heur' j'ai dans la main
De quoi m'offrir ma dos' de vin
Je remonte vers le brouillard
Pour lichtronner sur le boul'vard
Je remonte vers le brouillard
Pour lichtronner comm'un pochard
Je m'avance dans la soirée
Je me demand' où j'vais croûter
Au coin d'un' rue un peu d'soleil
Ils m'donn'nt un' soup' dessous le ciel
J'ai dans le ventr' un coin tout chaud
Les pieds glacés, froid dans le dos
Pas dit merci j'ai oublié
Je suis parti sans m'retourner
Dans notr' hiver nous les sans-rien
On est personn' que train'-la-faim
Dans notr' hiver nous les sans-rien
On est personn' mêm' pas des saints
Le p'tit René c'est un marrant
Un doux un tendr' qui rit tout l'tems
Dans ses cartons m'emmèn' chez lui
Pour boir' un coup passer la nuit
Il gèle fort sur le pavé
On s'serr'un peu pour s'réchauffer
Je me réveill' c'est un cauch'mard
A côté d'moi il est trop tard
Le p'tit René il respir'plus
Un que le mond' n' r'verra plus
Le p'tit René il respir'plus
Un que le mond' n' a pas voulu
Mon p'tit René
Moi j't'aimais bien
J'ai pas pleuré
Ça n'sert à rien
A quoi ça sert
Mon p'tit frangin
Frèr' de misèr'
On n'est moins qu'rien
En souvenir du temps de ma jeunesse, quand j'ai vécu dans la rue.
Fraternité aux frangins de misère.
Gérard Gorsse
Jolis textes, hommages dignes et intelligents.
RépondreSupprimerBonne fin d'année Jean-François, et à bientôt.
que c'est beau et si vrai....pourquoi on ne nous "passerait pas" un extrait chaque jour à la radio ou au journal de 13h plutot que leurs conneries....
RépondreSupprimermarie-claude
c'est un très beau poème qui rappelle ce côté que les autres ne veulent pas voir
RépondreSupprimerje te fais une grosse bise
excellent , en effet .
RépondreSupprimerbonne année 2010 .
Amicalement
On ne lui connaissait pas ce talent de "pouete" à notre Lucien.
RépondreSupprimerAmités de nord
Pat